Émilie partage son bureau avec plusieurs collègues, qui ont tendance à parler fort. Son travail nécessite du calme pour se concentrer. Cependant elle n’ose leur demander de parler plus bas ou dans une autre pièce et peste intérieurement contre eux…
Jonathan devient agressif à l’égard de son collaborateur, dès qu’il lui arrive de prendre du retard dans son travail.
L‘amie et collègue de Vanessa vient de lui demander de lui prêter son pull préféré. Au fond d’elle Vanessa n’en a pas envie, car elle y est tant attachée ; c’est celui que sa grand-mère défunte lui a offert pour son anniversaire…pourtant, elle n’ose pas dire non, de peur que son amie et collègue lui en veuille ne l’aime plus et que cela influe sur leur relation de travail…
Peut être certain.es se reconnaitrons dans ces situations de la vie quotidienne…En tout cas, Emilie, Vanessa et Jonathan gagneraient à mieux s’affirmer dans ces situations où nous sommes en relations avec les autres.
L’affirmation de soi, ou fréquemment nommée de nos jours comme l’assertivité, c’est la capacité à exprimer le plus directement possible et le plus sincèrement, dans le respect de soi-même et dans le respect d’autrui :
- ce que je ressens
- ce que je pense
- ce que je souhaite
Autrement dit, quand je suis assertif.ve, je peux exprimer et partager ma façon de ressentir, qui je suis, ce qui m’anime, comment je vis les choses.
Être assertif.ve, c’est ainsi prendre soin et faire respecter mes besoins, mes droits, mes limites au service de la relation avec l’autre.
Et de telles situations rythment notre quotidien, que ce soit dans nos relations amoureuses, familiales et amicales, notre activité professionnelle, nos loisirs, dans lesquelles nous aurions à :
- Faire une demande
- Exprimer un refus
- Faire une critique ou répondre à une critique
- Engager la conversation et/ou y mettre fin
- Parler de soi
- Faire/répondre à un compliment
Qu’est ce qui peut nous empêcher de nous engager avec plus de facilité et de simplicité dans des relations affirmées et assertives avec les autres ?
Souvent, c’est la confiance en soi, l’amour de soi qui font défaut, à travers des croyances négatives et limitantes sur soi que notre cerveau a construit.
Nous avons tous, à partir de notre histoire de vie et nos expériences avec les autres, développé, des croyances et de représentations de nous-même et des autres. Ces dernières contribuent à guider nos conduites, nos actions, nos réactions, sans que nous nous en rendions forcément compte.
Cela peut prendre la forme de phrases, de préjugés à propos de soi tels que : je ne suis pas capable de…, je suis nul.le, je dois être parfait.e, je ne suis pas aimable… Et dans ce registre, la liste est infinie !!
Par exemple ; s’il m’est difficile de parler de moi quand je suis à un diner où je ne connais peu de monde, peut être que c’est parce qu’au fond de moi j’ai la croyance que je ne suis pas assez bien ou que les autres sont dangereux ou…
Ces représentations négatives intériorisées de nous-même génèrent fréquemment une anxiété significative, qui nous amènent, dans des situations sociales, à plus porter notre attention sur soi-même (comment je suis habillé, ce que je dis, ce que je fais, comment je suis) que sur notre environnement, ainsi qu’à être très attentif à son état intérieur en lien avec son stress/anxiété.
Envahis par notre état intérieur, nous nous coupons malgré nous de la situation et des autres, et évitons de faire face en quelque sorte à la situation.
Ainsi, notre manque d’assertivité a tendance à être maintenu et renforcé par ce que l’on peut appeler le cercle vicieux de l’évitement :
- Je me sens anxieux par avance à l’idée d’affronter telle ou telle situation. Par exemple : dire à mon responsable que je ne suis pas disponible tel jour
- J’évite de m’y confronter. J’évite de lui dire que je ne suis pas disponible (je lui dis même Oui !)
- Je ressens après coup peut être de la frustration, de la tristesse, de la honte, de la colère de ne pas avoir dit Non, et cela vient renforcer la croyance négative que j’ai de moi
- J’appréhende la prochaine fois que cela arrivera (sentiment d’incapacité à transformer les choses)
On retrouve 3 modes de comportements distincts en lien avec les difficultés d’assertivité :
Alors, comment progresser dans votre capacité à vous affirmer ? En exprimant ce qui est là pour vous, en vous engageant dans des relations socio-affectives adaptées, en mettant vos limites, en exprimant vos besoins ou en faisant valoir vos droits ?
Au-delà d’un travail de psychothérapie ou de coaching qui permet de mettre à jour, d’explorer et de dépasser les croyances négatives sur soi, voici quelques pistes pour développer votre assertivité par vous-même.
Ce ne sont pas des ingrédients d’une recette miracle, cependant ce sont des éléments qui pourraient vous aider à vous exposer/confronter pour expérimenter des manières différentes d’être ou de faire :
Plus vous essayez, plus vous avez de chances de rentrer dans un cercle vertueux dans lequel le stress sera de moins en moins présent !
A vous de jouer ! 🤹🏼
Quelques pistes pour aller plus loin :
- Charly Cungi : Savoir s’affirmer en toutes circonstances
- Frédéric Fanget : l’affirmation de soi
- Christophe André, François Lelord : l’estime de soi
- Christophe André : Imparfaits, libres et heureux
- Thomas d’Ansembourg : Cessez d’être gentil, soyez vrai
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